À Vichy, la mise en scène a comporté quatre actions simultanées : lecture en continu et en français de quelques-uns des 17 chapitres de Finnegans Wake (FW), avec, dans le même temps, lecture par une voix de synthèse ; copie du texte de FW par tranches de 17 minutes ; copie, en parallèle, de chaque mot du texte à l’envers ; traduction automatisée en continu, en 78 langues, par tranches de 1.700 caractères, sur des feuilles qui furent ensuite accrochées au mur.
Ce fut une expérience étonnante, réjouissante et enrichissante pour tous les participants : oser lire en public, se laisser déconcerter par les néologismes, les jeux de mots savants, les incongruités, l’humour, laisser surgir les francs et joyeux fous rires ainsi suscités, se laisser bercer par la poésie, la musicalité des langues employées par Joyce, engendrée par les mots et les allitérations, par le contexte sonore et la mise en scène. En résumé, une impression de bien-être, d’être “dedans”, dans ce livre inclassable.
Cette manifestation vichyssoise a constitué le prélude à une nouvelle lecture intégrale accompagnée de deux performances inédites de plus de 36 heures — une création mondiale, courant 2017-2018, à Paris, à Lyon, à Dublin, patrie de James Joyce, ainsi qu’à Buffalo (État de New York), où sont conservés la plupart des carnets originaux de l’œuvre.
* La compagnie Théâtre Mobile est dirigée par Christian Giriat, assisté d’Emmanuel Guez pour le projet Finnegans Wake Recirculation, avec la collaboration de Catherine Crochet et la participation de Loïc Risser, et avec le concours de Nathalie Bernard et de Christian Fauré, des J. J. Minstrels.